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Colloque International, Le(s) français dans la mondialisation : patrimoine(s) à diffuser ou projet(s) à construire ?

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Date(s)

du 24 mai 2012 au 26 mai 2012



Lieu(x)
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Le(s) français dans la mondialisation :patrimoine(s) à diffuser ou projet(s) à construire ? Histoire, politique, langue, littérature,culture, éducation.


Le « français », depuis le Moyen-Age, a connu différents épisodes de diffusion à la faveur de diverses mondialisations, depuis les croisades méditerranéennes jusqu'aux expansions économiques et culturelles du 21e siècle, en passant par les différentes phases des colonisations française et belge, pour constituer des espaces plus ou moins francophones, où l'on crée, partage, apprend, communique, enseigne, travaille en français. Cette histoire, déjà en partie documentée mais qui reste à développer, est intéressante aussi dans ce qu'elle nous dit du rapport à la diversité construit par / avec le français et de la façon dont celui-ci continue à se construire dans les nouvelles formes de mondialisation que nous vivons actuellement.

Mais de quel(s) français s'agit-il ? De nombreux travaux ont montré que les espaces (plus ou moins) francophones sont caractérisés par de diverses et fortes pluralités linguistiques et culturelles (mais aussi politiques, littéraires, éducatives) enveloppées / portées par un usage plus ou moins commun de formes elles-mêmes diverses et instables de français. La dénomination « francophone » elle même pose problème, dans ce qu'elle assigne, enferme, voire sépare, au point que certains s'en détachent ou la remettent en cause (voir par exemple le « manifeste pour une littérature-monde en français », ou l'ouvrage de D. Laferrière « Je suis un écrivain japonais »).


Dans ces conditions, peut-on encore parler DU français, comme d'une entité uniforme, voire universelle ? Dès avant la chute du mur de Berlin, et même si les institutions avaient des réticences à l'expliciter dans leurs discours, « la » francophonie (au sens large du terme) était déjà plurielle, riche de ses mondes romans, arabes, négro-africains-malgaches, asiatiques, américains et créoles, et partagée entre pays «riches» et «pauvres».

Depuis le début des années 1990, et avec l'arrivée des pays dits de l'« Est », qui ont des liens historiques tout à fait différents avec le français, le singulier (déjà insatisfaisant) ne peut que définitivement faire place au pluriel, puisque, dès lors, on tend à considérer l'ensemble des aires de diffusion et d'appropriation du français, quelles qu'en soient les histoires, comme solidaires.

Avec l'accentuation de la mondialisation, toute cartographie claire des formes et des lieux de diffusion, d'appropriation et d'usages du français devient impossible ; les mobilités, mais aussi la radio, la télévision, l'internet, les pratiques d'enseignement en distanciel brouillent les frontières et font se rencontrer des histoires et des projets diversifiés, s'opposant ou s'articulant au gré des alliances et des replis.


Ces relations complexes entre, d'une part, des spécificités linguistiques et culturelles locales (y compris dans les rapports au français et dans les usages du français) et, d'autre part, des rapports à un ensemble de français véhiculaires (y compris dans les
apprentissages), stimulent l'émergence de dynamiques socio-discursives innovantes, qui ont aussi des implications littéraires, culturelles, didactiques, scientifiques....

Ces situations ont été le plus souvent, jusqu'à récemment, décrites, analysées, interprétées en termes de « contacts » qui posent la stabilité préalable de langues, de cultures et d'identités, d'histoires globales et distinctes, de « cultures éducatives » souvent déterminées sur une base « nationale ». Il s'agira au contraire, dans ce colloque, de s'appuyer sur la diversité constitutive des histoires et des usages, pour tenter d'expliciter, à partir de différents domaines et points de vue (littéraire, linguistique, historique, didactique, socio-anthropologique, épistémologique,...), en les croisant, les éclatements et les recompositions, les recouvrements, les hybridités et les conflits que ne manque pas de générer cette diversité de traditions et de projets.
 
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