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Programme de recherche : Interfaces, corpus et représentations : les outils numériques ou l’occasion d’interroger la construction du sens en SDL ?

2012

Ce programme de recherche, financé par la DGLFLF, vise à questionner les fonctions / statuts / enjeux des outils numériques dans la recherche en sciences du langage, en les abordant tant sur le plan épistémologique que méthodologique. Les termes de l'appel d'offre seront discutés, avec les conséquences pratiques et politiques que cela implique.

Il s’agit plus particulièrement de considérer le traitement des données numériques, qui répond à diverses visées (cumulatives, comparatives, etc.). Ainsi comment la prise en compte des représentations vient perturber l’approche empirique qui sous-tend la constitution (facilitée par l’outil informatique) de corpus de signes, fussent-ils « contextualisés » ? Dès lors, comment l’étude de ces corpus « textuels » numériques peut-elle se faire en prenant réellement en considération les représentations du chercheur ?

 

Plusieurs appels à contributions récents montrent que la question des corpus textuels numériques et de leur traitement logiciel fait resurgir celle de l’articulation et des complémentarités éventuelles entre des méthodes quantitatives basées uniquement sur des données « objectives » et des méthodes qualitatives prenant en considération la subjectivité des représentations. Notamment, le traitement numérique des textes rendrait possible une sorte d’interprétation contrôlable, ou si l’on préfère, permettrait un objectivisme empirico-inductif compatible avec une perspective interprétative, alors que cette dernière en appelle à la notion de « représentation », et de ce fait au caractère non-programmable de toute compréhension, en réception.

 

Mais, même si l’on se place du côté des approches qui, en SDL, se réclament plus explicitement d’un certain qualitativisme, on peut se demander dans quelle mesure est intégrée à la recherche cette question des représentations de l’interprétant. Il semble que, plutôt que de situer et d’historiciser l’interprétation des textes/corpus, on les contextualise, de plus en plus finement. Dans le domaine numérique, on peut en effet multiplier le recueil de données contextualisantes par divers outils techniques. La logique de cette précision contextualisante pose plusieurs questions corrélées :

  •          Que cherche-t-on à faire, quelle est la logique sous-jacente ? Si l’objectif est de préciser le sens des signes, jusqu’où pousser la logique ? 
  •          Comment l’étude de la textualité numérique peut-elle se faire en prenant réellement en considération les représentations du chercheur ? Et quelles seraient les conséquences de cette prise en considération sur le statut accordées aux données récoltées, et de plus en plus souvent constituées en « banques » de données ?

 

Au terme de cette étude, qui interroge globalement les manières de construire le sens dans / sur les espaces numériques, des conséquences pratiques et politiques seront dégagées. Celles-ci touchent aux conceptions en matière de recherche sur les pratiques numériques, mais aussi aux manières d’envisager socialement ces pratiques, au plan des politiques publiques, culturelles, sociales ou éducatives.