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Revue en ligne Glottopol n°28 : Épistémologies et histoires des idées sociolinguistiques (Coord. D. De Robillard)


           Les « idées sociolinguistiques »[1 ] ont été jusqu’ici assez peu étudiées,
comparées, critiquées, confrontées, à l’exception de l’ouvrage édité par H. Boyer[2 ] dont ce n’est pas cependant exactement le propos, et de travaux ponctuels et sporadiques (par exemple et parmi d’autres, L.-J. Calvet, J. Boutet, D. de Robillard[3 ])[4 ]. De même, les notions, concepts, de l’épistémologie générale ont peu été mis à contribution pour interpréter la façon de construire des connaissances en sociolinguistique.
Il s’agit, dans ce numéro de Glottopol, de stimuler ce travail, en thématisant, comme on a pu le faire pour la linguistique (S. Auroux[5 ]), ou pour l’historiographie[6 ] les « idées sociolinguistiques », les débats, enjeux, notions controversées, etc.
Le choix, dans cet appel, est délibérément fait d’ouvrir le champ au maximum, autour de quelques orientations, non exclusives, qui concernent aussi bien les épistémologies[7 ] de la / des sociolinguistique(s) que l’histoire des idées sociolinguistique.

                            

Appel à contribution URL   
             

Notes
[1 ] Il n’existe sans doute pas, ou alors très peu, d’idées spécifiquement « sociolinguistiques », et c’est le cas pour les autres disciplines : la culture n’est pas une idée anthropologique, l’histoire n’est pas plus l’apanage des démarches historiques que les langues celui des linguistes. Cependant cette expression est commode pour pointer vers un champ d’idées qui organisent une activité intellectuelle, sans pour cela qu’il soit impératif d’en revendiquer le monopole. Elle est empruntée à S. Auroux, qui lui-même, s’inspire sans doute des courants d’ « histoire des idées », en spécifiant disciplinairement le terme.

[2 ] Boyer, H., éd., 2009, Pour une épistémologie de la sociolinguistique, Limoges, Lambert-Lucas.

[3 ] Calvet, L.-J., 1999, « Aux origines de la sociolinguistique, la conférence de sociolinguistique de l’UCLA (1964) ». Langage et Société. 88, 25-57. Boutet, J., 2010, « Histoire de la sociolinguistique en France : quelques jalons et filiations ». Dans Gasquet-Cyrus, M., Giacomi, A., Touchard, Y. et Véronique, D. (Éds). Pour la (socio)linguistique (pp. 59-76). Paris : L’Harmattan. Robillard (de), D. (2010). « Fallait-il inventer la sociolinguistique moderne ? Enjeux autour de l’histoire et de la sociolinguistique. » Dans Gasquet-Cyrus, M., Giacomi, A., Touchard, Y. et Véronique, D. (Éds), 2010, Pour la (socio)linguistique (pp. 77-92). Paris : L’Harmattan.
[4 ]Il serait périlleux de se lancer dans un recensement exhaustif et on se borne ici à ces exemples faciles à trouver et illustrant des façons très différentes d’envisager l’histoire des idées sociolinguistiques, dans un même volume. Il serait sans aucun doute pertinent que ce recensement soit effectué, pourquoi pas à travers une contribution à ce numéro de Glottopol ?

[5 ] Auroux, S., 1994, La révolution technologique de la grammatisation. Introduction à l’histoire des sciences du langage. Liège, Mardaga. Ce n’est qu’un exemple d’ouvrage condensant les perspectives dessinées par ce chercheur, qui a animé une équipe bien connue pour ce type de travaux en ce qui concerne la linguistique.

[6 ] Delacroix et alii, 2010, Historiographies. Concepts et débats, Folio.

[7 ] Cette notion connaît des variations selon les traditions, et il peut être opportun pour les auteurs de se situer par rapport à ces différentes acceptions.