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Programme de recherche : FAire du Distanciel un Atout : Constructions Qualitatives du Formatif Distanciel (FaDA : CQFD)

2013-2016

Programme APR 2012, financé par la Région Centre.

Les présupposés d'ouverture et de distance d'un cadre formatif en FOAD impliquent de questionner les représentations et enjeux de ce qui « fait distance ».  Comment, au delà d'une définition strictement technique du distanciel, la diversité des représentations, pratiques et attentes des différents acteurs concernés par la FOAD, interroge ce qui est appréhendé, conçu, vécu comme « faisant distance ?  Cette recherche-intervention vise l'articulation de réflexions diversifiées  (didactiques, sociolinguistiques, épistémologiques), basées sur plusieurs expériences de FOAD qui concernent toutes la didactique du français langue étrangère.
 

Retombées socio-économiques :

Ce projet s’inscrit principalement dans le sujet « en articulation avec les politiques régionales » concernant la formation à distance et les nouvelles pédagogies.

L’impact du projet pourra se mesurer, en priorité, du point de vue de l’attractivité de l’offre de formation universitaire en Région Centre en direction de deux types de publics ayant actuellement de grandes difficultés d’accès à la majeure partie de cette offre :

  • les personnes qui, pour des raisons professionnelles (en cours d’emploi) ou familiales, ne disposent pas du temps ou des moyens (déplacements, coût de l’hébergement, horaires inadaptés, etc.) nécessaires pour suivre des formations existant en présentiel dans les établissements universitaires de la Région ;
  • les personnes trop éloignées physiquement (notamment, à l’international) pour envisager de se déplacer de façon régulière pour suivre des formations alors même que celles-ci leur sont tout particulièrement destinées (enseignants de français comme langue étrangère).


Dans un premier temps, les réflexions prenant appui sur le développement de la FOAD dans le domaine du FLE/S, c’est principalement l’amélioration de l’attractivité de l’offre universitaire (d’abord à Tours puis ensuite, potentiellement, à Orléans et aux centres IUFM) qui est visée par le projet. Mais les études produites dans ce contexte précis, portant sur l’adaptation d’une offre formative à l’hétérogénéité des publics et à la diversité des besoins en matière de formation seront, dans un deuxième temps, transférables à d’autres terrains. Ainsi, les recherches menées dans ce projet en matière d’ingenierie éducative serviront également les objectifs de l’ambitieux programme de développement de FOAD « Libres savoirs » dans laquelle la région est actuellement fortement engagée. Ce programme, visant en particulier la (ré)appropriation de savoirs de base, pourra notamment tirer parti de propositions concernant la diversification des types de parcours, de supports et d’accompagnement qui auront pu se dégager suite aux études comparatives menées dans les différents contextes.

On vise ainsi à lutter contre différentes formes d’exclusion du champ de la formation, instaurée sur plusieurs plans :

  • celui de la distance matérielle ;
  • celui de la distance « formative » liée à la conception même de dispositifs et /ou de modes de suivi qui apparaitraient « lointains » aux personnes concernées ;
  • celui de la distance langagière et / ou culturelle construite par des scénarios et exercices perçus comme « traditionnellement scolaires » et pouvant être mal vécus de ce fait.


Les retombées socio-économiques de ce projet sont donc attendues dans plusieurs domaines et seront de plusieurs ordres :

  • contribuer à une meilleure répartition territoriale de l’offre de formation, notamment universitaire ;
  • améliorer l’attractivité internationale de formations dans des domaines ciblés ;
  • participer aux efforts de (ré)insertion dans le champ social et professionnel ;
  • développer des compétences dans le domaine de l’évaluation de dispositifs de formation à distance, d’un point de vue qualitatif, dans le but de passer du « prêt à porter » au « sur mesure » ;
  • poser des jalons pour développer dans de bonnes conditions de nouveaux dispositifs de FOAD, former des formateurs et recruter des « tuteurs » disposant de compétences « contextualisées » ;
  • déboucher sur des partenariats interrégionaux et internationaux en matière d’ingenierie de formation à distance.


Plus largement, les résultats des études menées conduiront à interroger en retour, aussi, les modalités de formation « présentielles », en amenant à questionner certaines formes de distance (intellectuelle, culturelle, langagière, etc.) qu’elles engendrent également, en particulier pour des personnes étant de fait et pour différentes raisons, plus ou moins matérielles, « éloignées » des formes standard de dispositifs de formation.

Les recherches menées pourront donc déboucher sur l'instauration de partenariats pour la création et / ou le développement de dispositifs de formations à distance spécifiques, notamment dans le domaine des langues. Ainsi, la coopération existant déjà depuis de nombreuses années avec l'Institut de Touraine favorisera le transfert de compétences au profit d'une possible mise en œuvre de formations à distance en FLE qui renforcera internationalement la visibilité de la Région Centre dans ce secteur, où elle occupe déjà une place de choix.

En complément, les résultats du projet conduiront à développer de façon plus large et transversale un secteur de conseil en FOAD qui bénéficiera à différents organismes de formation, publics et privés, ayant déjà construit des offres de formation à distance ou qui envisagent de le faire. 

Objectifs et finalités :

Ce projet vise, à partir d'une approche résolument qualitative, d'une part à situer, définir, rendre opérationnels les principes et les modalités d'une FOAD pour un master 2 en didactique du FLE en adéquation avec les réflexions présentement menées à l'interface de la recherche et du formatif, et d'autre part à développer des compétences, en particulier au sein de la communautaire universitaire de l'UFRT, qui soient transférables pour d'autres opérations de ce type. Ces orientations, étroitement associées, peuvent être ainsi déclinées séparément :

  • Cette recherche s'inscrit dans une approche qualitative, qui, sur le plan épistémologique, est au cœur des réflexions menées par l’équipe Dynadiv. Le qualitatif n'y est pas posé en complément du quantitatif, mais comme un paradigme autre. Cela a pour effet concret et immédiat, dans le cadre de ce projet, de s'interroger par exemple sur « ce qui fait distance », alors qu'une majorité de travaux ont plutôt tendance à partir du postulat que la distance (mesurable, objectivable) existe. Il s'agit donc de poursuivre une réflexion épistémologique, bien installée au niveau de l'équipe, tout en dynamisant les actuelles études en matière de FOAD.
  • Elle vise la mise en place d'une expérience pilote de FOAD en M2, dès septembre 2012, au sein du département SODILANG, appuyée sur une meilleure compréhension du phénomène FOAD au travers des expériences de ce département en la matière et des différents cas pris en compte (Le Mans / Angers / Tours, Cape Town). Par la suite, au vu de cette expérience et si les moyens suffisants sont obtenus à l'UFRT, l'ouverture de l'intégralité des parcours de ce M2 pourra se poursuivre. C'est en cela qu'il importe de souligner que le département SODILANG est un réel partenaire de l'équipe de recherche, cette recherche, que l'on pourrait qualifier de recherche-intervention, portant sur un terrain formatif.
  • L'UFRT, ainsi qu'un nombre croissant d'universités en France, est particulièrement sensible aux perspectives d'internationalisation offerte par la FOAD. Le transfert et la mutualisation des compétences acquises au niveau de l'EA Dynadiv et du département SODILANG sur ces questions constituent donc un enjeu pour le développement à venir d'autres FOADs. A cet égard, les résultats attendus, qui consistent à cerner une nouvelle culture académique - celle du distanciel -, visent in fine à favoriser l'affiliation et la réussite universitaire des étudiants, notamment internationaux. Cette recherche doit ainsi contribuer à augmenter l'attractivité de l'Université, à étendre et structurer l'offre formative au sein du PRES Centre -Val de Loire et de l'Université Numérique en Région Centre, et enfin à renforcer les missions, aussi bien locales qu'internationales, de la Région.


Se dégagent de ces trois orientations les principaux objectifs suivants :

  • développer une réflexion qualitative sur les présupposés épistémologiques, les fonctionnements sociotechniques et didactiques, et les perspectives sociales des FOADs
  • comparer divers systèmes de FOAD, au plan des dispositifs comme au plan des pratiques, représentations et attentes des utilisateurs (enquêtes qualitatives déjà partiellement en cours)
  • réaliser un développement du distanciel adapté au sein du département SODILANG
  • réaliser des préconisations pour un développement du distanciel à l'échelle de l'UFRT et au-delà
  • dégager, de manière contrastive, des conséquences pour l'enseignement / apprentissage en présentiel


FaDA: Liste de publications et communications scientifiques


Manifestations
associées au programme FaDA:

 o Colloque international organisé par l’équipe PREFics-DYNADIV : Diversité linguistique et culturelle, appropriations, réceptions (9 - 10 juin 2016)
Appel à communication

-      o Colloque international sur la didactique du FLE et des langues  : Enseigner et apprendre les Français à l’ère du numérique , organisé à l’Université de la Réunion en collaboration avec l’Université du Cap et le CIEP dans le cadre des Saisons Afrique du Sud/France 2012/2013. (4 - 6 novembre 2013)

o Journée d’Etudes : « Penser en termes qualitatifs le « distanciel formatif : En interroger les fondements épistémologiques et didactiques, les visions socio-économico politiques », organisée à l’Université François Rabelais de Tours, mai 2014.